Cet article retrace le parcours politique d’André Ferrat entre sa nomination à la tête de la section coloniale centrale du PCF en 1931 et son exclusion du parti en 1936. Il explore, à partir des archives du Komintern, ses relations avec les premiers communistes algériens, les dirigeants français du PCF et les responsables du Komintern. Il établit que Ferrat a joué un rôle crucial à la fois dans la naissance du parti communiste algérien et dans l’émergence du premier « Front anti-impérialiste musulman » à Alger en 1936. Mais il révèle aussi que ses ambitions révolutionnaires ont souvent été en décalage avec les attentes des militants algériens pour qui la lutte anticoloniale était prédominante et, par ailleurs, que son action politique en Algérie était indissociable de son aliénation progressive vis-à-vis du PCF et du Komintern. Il démontre ainsi qu’en dépit de la centralisation et de la hiérarchie de l’appareil communiste, l’initiative individuelle restait possible pour qui connaissait les arcanes du système et qui maîtrisait l’art de la manœuvre.
Quarante ans d’histoire de gestion d’un logo par deux « partis-frères », le Movimento Sociale Italiano (MSI) et le Front national (FN) : entre mimétisme et rejet, émancipation et assujettissement d’un modèle politique et idéologique, dépendance et autonomie financière. Certes, l’appropriation de la flamme italienne par le FN témoigne, avant tout, de la filiation idéologique et financière qui existe entre les deux partis d’extrême droite. Mais les évolutions graphiques du logo du MSI et du FN s’adaptent également à la stratégie politique respective des deux formations et à l’évolution de leur positionnement réciproque. Les logos mettent ainsi au jour, entre hier et aujourd’hui, les enjeux symboliques, identitaires et mémoriels représentés par la flamme tricolore.
Cet article cherche à explorer comment l’engagement peut nourrir la production scientifique des historiens, à travers l’analyse des écrits de René Rémond (1918-2007). Ce spécialiste reconnu de l’histoire politique et religieuse de la France contemporaine n’a eu de cesse, au cours de son existence, d’assumer des responsabilités dans des champs très différents : mouvements d’action catholique, enseignement supérieur, médias, commissions gouvernementales… Ces différentes expériences ont influé sur sa conception de l’activité historienne et sur le choix de ses axes de recherche. Elles ont donné naissance à des projets d’études et lui ont permis de comprendre, par empathie et par analogie, les phénomènes qu’il observait.