Actuellement dirigé par le Professeur José Carlos Chiaramonte, l’Institut Emilio Ravignani d’histoire argentine et américaine est intégré depuis peu à l’Université de Buenos Aires (UBA). Il est à noter que la page du Département d’histoire au sein de la faculté de philosophie et de lettres de l’UBA est, pour l’heure, en construction.
Depuis 1922, l’Institut publie un Bulletin dont les sommaires sont en ligne pour les années 1989-2003. L’Institut possède en outre ses propres fonds d’archives pour l’histoire argentine et sud-américaine des XIXe et XXe siècles : manuscrits, presse d’époque, images numérisées, microfilms, etc.
Quoique mise à jour pour la dernière fois en août 2006, la liste des sept axes de l’Institut Ravignani permet toutefois d’établir un état des lieux de la recherche en histoire contemporaine en Argentine.
Dirigé par Oscar Terán, ce programme de recherche n’est accessible que par une liste de travaux en cours et de publications de vingt-cinq chercheurs. On repère aisément une diversité des entrées (presse, architecture, psychanalyse, nation et territoire, famille et amour, sciences et culture scientifique, contacts culturels et pensée française) et la focalisation sur trois moments historiques de l’Argentine contemporaine : la République conservatrice (1890-1916), l’inflexion démocratique version Yrigoyen (1916-1930) et la décade péroniste (1946-1955).
Pluridisciplinaires dès l’origine en 1978, ces études intègrent dorénavant des historiens du politique et du culturel. Deux projets de recherche ont abouti à des publications : regards croisés Argentine-Chili à partir de l’étude des manuels scolaires – Luciano de Privitellio (dir.) –, la question sociale en Argentine de 1880 à 1945 – Mirta Zaida Lobato (dir.).
Les projets en cours sont nombreux :
- Les problèmes de la politique argentine dans la première moitié du XXe siècle – Luis Alberto Romero (dir.) – ;
- Culture, identité et politique dans le monde des travailleurs (1870-1955) ;
- Archives orales et images de femmes ;
- Politique, culture et société à Buenos Aires (1890-1960) ;
- Cultures politiques dans l’Argentine contemporaine entre violence du pouvoir et agitation sociale (1850-1970) ;
- Les modalités de l’intervention politique, culturelle et littéraire dans les journaux et revues de l’Argentine contemporaine.
Dirigé par Ana María Presta, ce programme concerne à la vérité la formation de la société coloniale du XVIe au XIXe siècle dans un espace centré sur les Andes méridionales et le Rio de la Plata : mondes indigène et espagnol, migrations, stratégies de survie et de reproduction sociale, persistance des formes politiques et des pratiques sociales pré-hispaniques, les clés de la parentèle andine, les processus de métissage, évangélisation, religiosité, univers mercantile, etc.
Ce programme dispose d’un prolongement éditorial avec une toute jeune revue en ligne (PROHAL Monografíco) consacrée à l’histoire de l’Argentine coloniale les années paires (le n°1 de VITRAL, paru en 2008, est consacré aux hérésies) et à l’histoire des Andes méridionales les années impaires (le n°1 de SURANDINO, à paraître en 2009, est un hommage au fondateur de PROHAL, Enrique Tandeter, spécialiste de l’histoire économique et sociale des mines et des campagnes andines).
Ce programme prend en charge à la fois l’histoire académique, c’est–à-dire universitaire, et l’histoire militante (marxisme, nouveau révisionnisme, « frondicisme »), toutes deux produites au cours des années 1960 et 1970. Une manière donc d’interroger les relations entre l’historien et les champs culturel/politique.
Les recherches dirigées par José Carlos Chiaramonte portent essentiellement sur le premier XIXe siècle argentin : République et fédéralisme, souveraineté et représentation, système judiciaire, transports, finances, représentations du passé et processus identitaires, religion et culture, relations interethniques, propriété de la terre, droits individuels.
Si l’internaute ne peut guère capturer d’informations sur la page des études rurales, la page ayant trait à l’histoire européenne – Fernando Devoto (dir.) –, elle, n’a pas été mise à jour depuis 2001. Les travaux avaient porté jusque-là sur l’identité européenne au miroir de l’altérité russe, l’exil des antifascistes italiens de 1922 à 1940, les migrations entre France et Argentine.