Après 1945, la traditionnelle perspective nationaliste sur la Grande Guerre tombe en disgrâce, ce qui ne signifie pas que (...)
Après 1945, la traditionnelle perspective nationaliste sur la Grande Guerre tombe en disgrâce, ce qui ne signifie pas que l’historiographie soit marquée tout de suite par une rupture. Le débat scientifique sur 1915-1918 dans l’Italie républicaine est caractérisé par ses liens avec les saisons de la vie politique : les années de « la contestation » (après 1968) coïncident avec un renouvellement générationnel et thématique du champ des historiens. Le cadre des nouvelles recherches s'organise au début des années 1990 grâce à un nouveau paradigme qu'on appelle l'« historiographie de la dissidence » (ou historiographie de gauche). Au cours des années 2000, l’avènement d'une nouvelle génération d'historiens et les changements du contexte social et politique italien ont atténué le poids militant des études sur la Grande Guerre. En revanche, l’importance de celle-ci dans le débat scientifique et public est marginale.
Mots clés : historiographie ; Italie ; paradigme ; rupture ; Première Guerre mondiale.
“The Italian Historiography and the Great War : Waves and Breaks”
The traditional nationalist perspective on the First World War fell in disgrace in Italy after 1945. However, this does not entail a historiographical revolution. In Republican Italy, the scientific debate about the 1915-1918 years was characterized by a close relationship with political changes: the “protest years” (after 1968) brought about a generational and thematic renewal of the historiographical field. At the beginning of the 1990s, new research approaches to the First World War give birth to a new historiographical pattern, the so-called “historiography of dissensus” (or leftist historiography). In the 2000s, the rise of a new generation of historians, as well as the social and political changes taking place in Italy, reduced the ideological impact on historical studies on World War I. At the same time, the Great War has lost importance in the public and scientific debate in Italy.
Dans l'Italie républicaine, l’historiographie de
Le passage politique que représente le second après-guerre, avec la transition vers
En réalité, le régime n'était pas intervenu pour promouvoir directement une école historique. La mémoire collective de
Au cours des années 1930, des historiens tels que Adolfo Omodeo et Piero Pieri, vétérans du front, avaient publié à leur tour des ouvrages sur la guerre, en prenant leurs distances par rapport aux tons emphatiques et triomphalistes de la rhétorique commémorative publique, sans toutefois jamais mettre en discussion les raisons profondes d'ordre historique (achever l’unité de la nation) et éthique (combattre contre les autocraties) de l'intervention et de
Après 1945, avec la marginalisation de l'historiographie nationaliste, cette lecture de l'intervention et du conflit, qu'on aurait ensuite qualifiée de « modérée » mais qu'il serait plus juste de définir comme démocratico-patriotique, demeure dominante.
Dès le milieu des années 1960, toutefois, s'était imposée l’exigence d'abandonner l'approche traditionnelle d'une histoire politique et militaire envisagée selon la perspective de la classe dirigeante pour sonder des perceptions et des mémoires exclues jusque-là.
La première rupture par rapport au paradigme patriotique peut se résumer à ce nouveau regard sur les comportements conflictuels refoulés – les protestations contre l’intervention et pour la cessation du conflit, l'insoumission, les désertions, la fatigue des soldats – ainsi que sur les mécanismes de répression mis en œuvre par l'État. Il s'agit là d'un regard radicalement désacralisé, car les historiens qui préconisent l’ouverture sur des problèmes et des horizons méthodologiques nouveaux n'appartiennent plus à la génération des combattants et ne ressentent vis-à-vis de
En 1966 et plus tard en 1969, Brunello Vigezzi évoque dans deux volumes différents (L’Italia neutrale et Da Giolitti a Salandra) les profondes fractures produites dans la société italienne par la possibilité de l'intervention ainsi que les conflits qui l'agitent surtout lors des derniers mois de la neutralité [13] . Bien que s'inspirant méthodologiquement d'une histoire politique traditionnelle, les études de Vigezzi constituent une étape fondamentale (et sont encore de nos jours des textes incontournables) pour appréhender l’impopularité de l'intervention, non seulement au sein des masses populaires mais aussi dans la majorité de la classe politique libérale. Fondées sur une documentation imposante et analytique, fournie par les rapports des préfets concernant l'ordre public et l’opinion des masse italiennes, ces deux études apportent un regard lucide et sans complaisance sur l'absence de toute forme d'Union sacrée et sur la dimension tout à fait minoritaire de la galaxie interventionniste. Ils parviennent même à faire ressortir, pour la première fois, le rôle de la violence sans discrimination comme arme politique au cours des mois qui précèdent l’entrée en guerre.
En 1967, Mario Isnenghi publie I vinti di Caporetto nella letteratura di guerra, première étape d'une trilogie dédiée à la littérature de guerre (aussi bien les mémoires que la fiction et littérature de propagande) qui, après Il mito della Grande Guerra (1970), se serait conclue en 1977 par l’anthologie critique Giornali di trincea (1915-1918) [14] . Dans le premier ouvrage, Isnenghi, pour la première fois après Curzio Malaparte et son scandaleux pamphlet de 1919 Viva Caporetto !, attire l’attention sur les victimes en uniforme de la défaite de 1917: les simples soldats et les officiers subalternes. Il le fait en mettant en lumière, par l’utilisation d'un corpus de mémoires souvent délaissé jusque-là, l’opposition entre les combattants au front et les commandements de l'armée (le généralissime Cadorna et l’entourage du Commandement Suprême). Les combattants, les officiers-écrivains de réserve surtout, deviennent les témoins du caractère obtus et de l'autoritarisme des élites politico-militaires, incapables de gérer une guerre de masse et une armée de citoyens. Ce leitmotiv du conflit de classe au sein de l'armée marquera même le plus récent Il mito della Grande Guerra, la seule anthologie globale parue jusqu'à nos jours dans le domaine de la littérature de guerre italienne. Il s'agit d'un ouvrage qui marque un changement de direction dans la compréhension de
Le même climat culturel qui avait favorisé la publication de I vinti di Caporetto entraîna la parution l’année suivante, dans une Italie traversée par l'explosion de la contestation juvénile et sociale, de Plotone di esecuzione d'Enzo Forcella et Alberto Monticone [16] . Rares sont les volumes qui ont eu une influence sur les dynamiques du champ historiographique et sur la perception de l'opinion publique italienne comparable à celle de cette étude consacrée au régime pénal militaire. Se fondant sur une documentation d’archives plus ou moins ignorées jusqu'à ce moment-là, Forcella et Monticone focalisèrent l’attention sur l'abondance de procès intentés de 1915 à 1918 dans les tribunaux militaires, particulièrement pour les délits de désertion et d'insoumission, et sur le nombre élevé de condamnations à mort prononcées (plus de 4000) et exécutées (750, sans tenir compte des exécutions sommaires sur le champ de bataille) [17] . Cette contribution fut essentielle pour la rupture avec le paradigme du consensus patriotique. Le répertoire des crimes en temps de guerre (400 000 procès instruits de mai 1915 à fin 1918, presque 10 % des conscrits dans l'armée mobilisée) brisait définitivement l’image d'une nation en armes unie et disposée au sacrifice pour
À partir de la rupture avec le paradigme consensuel et patriotique, l'historiographie italienne sur
D'autres pistes de recherche, qui s'imposent à partir de cette période, se rattachent aussi à la valorisation d'une expérience “populaire” de la guerre, présentée comme différente et antagonique par rapport à celle des commandements militaires et politiques ou des jeunes officiers cultivés. On met en chantier les premières études critiques sur les articulations du “front intérieur”, avec des contributions qui s'étendent de l'analyse de la mobilisation économique avec la militarisation de l'appareil productif et du commerce, aux recherches sur l'organisation de la mobilisation civile et de la propagande, sur les conditions sanitaires des populations, sur la législation exceptionnelle de guerre et sur l’embrigadement de la société [23] . Ces études ont en commun la conviction d'une fracture nette entre un État, qui impose la guerre et organise d'en haut le consensus grâce à des mesures autoritaires et répressives, et la population civile, surtout les classes populaires (paysans et ouvriers), qui subissent. Ce n'est pas un hasard si c'est justement au cours de ces années que fleurissent aussi les premières études sur la dissidence des travailleurs et des femmes et sur les phénomènes de rébellion de 1917 [24] . Le résultat de ce rigide parti pris idéologique est la sous-évaluation, d'un côté, du rôle de la galaxie des associations (dont le volontariat catholique constitua une partie importante à l'intérieur de la mobilisation civile, et, d’autre part, de la mobilisation spontanée et horizontale des classes cultivées et les intellectuelles. On a négligé de ce fait la coopération civils-militaires (les Comités d'assistance civile, plus tard les « Opere Federate » d'assistance et de propagande nationale) et largement sous-estimé l’adhésion non contrainte à la rhétorique de la guerre de la très grande majorité du champ culturel et de l’intelligentsia au sens large (instituteurs, publicistes, curés) [25] .
En ce qui concerne les combattants, au cours des années 1980, on assiste à l'épanouissement de certains champs de recherche destinés à un large succès. Alors que le thème de l'organisation militaire glisse rapidement au deuxième plan, on organise les premières recherches sur l'expérience du soldat au front, sous l’angle de la quotidienneté (temps libre et expérience directe de la tranchée), du panorama mental (l’expérience de la mort de masse, la soumission à la discipline dans le mécanisme bureaucratique militaire, le contact avec la modernité des machines, le traumatisme psychique) et du refus de la guerre par la désertion et le repli sur soi-même face à une réalité psychiquement inacceptable [26] . Les ouvrages les plus significatifs de cette période qui renferment et, en quelque sorte, résument la richesse des nouvelles approches et des nouvelles sources de l'historiographie de guerre sont, et ce n'est pas le fait du hasard, des volumes collectifs issus d'importants colloques. En 1982 paraît Operai e contadini nella Grande Guerra, focalisé sur les comportements et surtout sur la dissidence et la résistance à la mobilisation totale de la part des classes subalternes [27] . En 1986, Il Mulino publie
Le cadre des nouvelles recherches s'organise au début des années 1990 grâce à un nouveau paradigme qui renverse radicalement la vieille perspective patriotique : c'est la saison de l'hégémonie de ce qu'on appelle l'« historiographie de la dissidence ». La base de départ commune pour les historiens qui se reconnaissent dans ce courant, tout uniment orienté à gauche dans le débat politique et culturel, réside dans l’intérêt pour les classes subalternes qui forment, de 1915 à 1918, la masse de l'armée et qui semblèrent subir, à l'intérieur du pays, les embarras de l'économie de guerre et de la militarisation de la société civile plus que les autres. Paysans et ouvriers, femmes et simples soldats sont appelés à devenir les sujets par excellence de la narration historique en tant que victimes de la guerre moderne [29] . «Résignation et révolte», pour paraphraser le titre d'un essai de Giovanna Procacci (représentante du paradigme de la dissidence qui fait autorité), deviennent les deux pôles d'attraction des historiens [30] . Dans ce cadre interprétatif, le combattant est identifié comme sujet radicalement étranger aux raisons du conflit, plein de « ressentiment contre qui avait voulu la guerre [et de] dégoût pour l’agression et la violence auxquelles la vie en tranchée le contraignait quotidiennement » : les combattants ne sont, justement, que des victimes de l'État et de sa législation autoritaire, de l'armée et de son mécanisme d’aliénation et de soumission à la discipline et ils attendent avec anxiété l’opportunité de fuir la violence et la mort, même en fraternisant avec l'ennemi ou en désertant [31] .
Bien que largement hégémonique dans le débat pendant au moins une décennie, le paradigme de la dissidence ne se configure pas comme une école historiographique, et même dans les ouvrages les plus représentatifs de cette mouvance apparaissent des différences nettes. En 1991, Antonio Gibelli publie une monographie capitale pour le renouvellement des études italiennes : L’officina della guerra.
Depuis le début des années 2000, le débat sur
L’avènement d'une nouvelle génération d'historiens, dont les recherches demeurent extérieures aux instances ouvrières et radicales de la génération précédente, et les changements du contexte social et politique italien intervenu à la fin de la guerre froide, ont atténué le poids militant des études sur la Grande Guerre [39] . Celle-ci, d’autre part, a fini par devenir un objet marginal du débat historiographique (mais aussi, à la différence du cas français, du débat public). L’ouvrage d'ensemble plus récent,
La conséquence de ce manque relatif d'intérêt est double. D'un côté, les principaux ouvrages collectifs publiés au cours des dernières années (l’édition italienne de l'Encyclopédie de
Le principal effet de ce déficit d'"aggiornamento" et d'innovation concernant l'objet Grande Guerre est l'absence palpable d'un véritable débat national. Et il est impossible de soutenir qu'il existe à ce jour (été 2013) de nouvelles écoles ou de nouveaux paradigmes interprétatifs opposés. « Consensus » et « dissidence », pour se référer aux termes les plus connus du débat académique et public français, ne sont pas des questions qui motivent les discussions entre les chercheurs, mais même des thèmes plus significatifs pour l'histoire contemporaine de l'Italie unie dans son ensemble, comme le rôle de la guerre dans le processus de nationalisation ou dans la modernisation des masses, semblent exercer un attrait mitigé dans le champ des historiens. L’approche du centenaire (2014) a suscité toutefois, même en Italie, un regain d'intérêt, non seulement scientifique mais également public [48] .
Article traduit par Jean-Pierre Floquet
Pour citer cet article : Marco Mondini, « L’historiographie italienne face à
[1] Ministero della Guerra, Comando del Corpo di Stato Maggiore Ufficio Storico, L’Esercito italiano nella Grande Guerra (1915-1918), t. 1, Rome, Provveditorato Generale dello Stato, 1927. La publication de l'ouvrage s'achèvera en 1988 par la parution du cinquième volume, tome 2/ter.
[2] R. Bencivenga, Saggio critico sulla nostra guerra, 5 vol., Rome, Tipografia agostiniana, 1930-1937.
[3] G. Mortara, La salute pubblica in Italia durante e dopo la guerra, Bari, Laterza, 1925 ; R. Bachi, L’alimentazione e la politica annonaria in Italia, Bari, Laterza, 1926 ; A. Serpieri, La guerra e le classi rurali italiane, Bari, Laterza, 1929.
[4] L. Einaudi, La condotta economica e gli effetti sociali della guerra, Bari, Laterza, 1933, p. XXVII.
[5] La vicissitude éditoriale est résumée par G. Belardelli, Introduzione, dans G. Volpe, Il popolo italiano nella Grande Guerra (1915-1916), dirigé par G. Belardelli, Milan, Luni, 1998, p. 11-20.
[6] La nostra guerra tra le Tofane. La formule, diversement reproposée ensuite par son auteur dans ses ouvrages, apparaît pour la première fois dans l’introduction à Piero Pieri, La crisi militaire italiana del Rinascimento, Naples, Ricciardi, 1934, p. VIII.
[7] Cf. Gorgio Rochat, L’Italia nella prima guerra mondiale : problemi di interpretazione e prospettive di ricerca, Milan, Feltrinelli 1976
[8] Piero Pieri, L’Italia nella prima guerra mondiale, Turin, Einaudi, 1965.
[9] Alberto Monticone, La battaglia di Caporetto, Rome, Studium, 1955.
10] Piero Melograni, Storia politica della Grande Guerra, Bari, Laterza 1969.
11] Sur l'utilisation en termes de légitimation politique des mémoires patriotiques de
12] Paolo Alatri, La prima guerra mondiale nella storiografia italiana dell’ultimo venticinquennio, «Belfagor», 1972, n° 2 et 1973, n° 1.
13] Brunello Vigezzi, L’Italia di fronte alla prima guerra mondiale, 1 : L’Italia neutrale, Milan-Naples, Ricciardi, 1966 et Da Giolitti a Salandra, Firenze, Vallecchi, 1969.
14] Mario Isnenghi, I vinti di Caporetto nella letteratura di guerra, Padoue, Marsilio, 1967 ; Id., Il mito de
15] Cf. Marco Mondini, “Scrivere della guerra, scrivere in guerra. Appunti per uno studio sulla letteratura di guerra in Italia”, dans Marco De Nicolò (dirigé par), Dalle trincee alla piazza, Rome, Viella, 2011, p. 123-133.
16] Enzo Forcella, Alberto Monticone, Plotone di esecuzione. I processi de la prima guerra mondiale, Rome-Bari, Laterza, 2008 [éd. or. : 1968].
17] Ibidem, p. LXXIX. Il s'agit du nombre le plus élevé de condamnations exécutées dans les pays de l'Entente. Cf. Leonard Smith, Refus, mutineries et répressions, dans
18] Renato Monteleone, Lettere al re 1914-1918,
19] Giorgio Rochat, “Gli studi di storia militare sull’Italia contemporanea (1914-1945). Bilancio e prospettive”, Rivista di storia contemporanea, XVIII (1989), 4, p. 605-627.
20] Sur l'émergence de l'intérêt pour les écrits populaires dans l'historiographie italienne cf. Antonio Gibelli, Nota sulle fonti di scrittura popolare, dans Id., L’officina della guerra.
21] Parmi les premiers recueils : Fabio Foresti (dir.), Era come a mietere. Testimonianze orali e scritte di soldati sulla grande guerra, San Giovanni in Persiceto, Quaderni della Biblioteca, 1982.
22] Un premier recensement des écrits populaires de la région de Trente fut présenté par Camillo Zadra, “Quaderni di guerra. Diari et memorie autobiografiche di soldati trentini nella Grande Guerra”, Materiali di lavoro, 1985, 1-3, p. 209-236. Sur cette saison d'études et ses résultats, voir à présent Quinto Antonelli, I dimenticati della Grande Guerra. La memoria dei combattenti trentini (1914-1920), Trente, Il Margine, 2008.
23] Un aperçu de ces différents champs de recherche dans Bruna Bianchi, “
24] Santo Peli, Andrea Camarda, L’altro esercito. La classe operaia durante la prima guerra mondiale, Milan, Feltrinelli, 1980 ; Giovanna Procacci (dir.), Stato e classe operaia in Italia durante la prima guerra mondiale, Milan, Angeli, 1983.
25] Parmi les premiers à s'occuper de ce thème Andrea Fava, Assistenza e propaganda nel regime di guerra, dans Mario Isnenghi (dir.), Operai e contadini nella Grande Guerra, Bologne, Cappelli 1982, p. 174-212 et Id., War, national education and the italian primaryschool, dans John Horne (dir.), State, Society and Mobilization in Europe during the First World War, Cambridge, Cambridge University Press, Cambridge, Cambridge University Press, 1997, p. 53-70. Les années 1980 sont également la saison des principales études sur le rôle du clergé catholique pendant la guerre, tant au front (aumôniers militaires et prêtres soldats) qu'à l'intérieur du pays. Cf. Roberto Moroso de
26] Dans les années 1980, les seules contributions innovantes sur l'armée italienne de
27] M. Isnenghi (dir.), Operai e contadini nella Grande Guerra, Bologne, Cappelli, 1982.
28] D. Leoni, C. Zadra (dir.),
29] Oliver Janz, ZwischenKonsens und Dissens. Zur Historiographie des Ersten Weltkriegs in Italian, in Arnd Bauerkämper und Elise Julien, Durchhalten! Krieg und Gesellaschaft im Vergleich 1914-1918, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2010, p. 195-216.
30] Giovanna Procacci, “Dalla rassegnazione alla rivolta : osservazioni sul comportamento popolare in Italia negli anni della prima guerra mondiale”, Ricerche storiche, 1989, 1, p. 45-112.
31] Bruna Bianchi, “Momenti di pace in guerra. Fraternizzazioni, tregue informali ed intese con il nemico”, dans Paolo Giovannini (dir.), Di fronte alla Grande Guerra, Ancône, Il Lavoro 1997, p. 83-103.
32] Antonio Gibelli,
33] Giovanna Procacci, Soldati e prigionieri italiani nella Grande Guerra, Turin, Bollati Boringhieri, 2000 [éd. or. : 1993].
34] Ibidem, particulièrement p. 20-54.
35] Giovanna Procacci, “L’Italia nella Grande Guerra”, dans Giovanni Sabbatucci, V. Vidotto, Storia d’Italia, 4 : Guerre e fascismo 1914-1943, Rome-Bari, Laterza, 1998, p. 3-99 ; Id., Warfare-welfare. Intervento dello Stato e diritti dei cittadini (1914-1918), Rome, Carocci, 2013, p. 15-17.
36] Bruna Bianchi, La follia et
37] Giorgio Rochat, “ La follia e la fuga” (compte rendu), Il mestiere di storico, 2001, III, p. 135.
38] Entre autres : Angelo Ventrone, La seduzione totalitaria. Guerra, modernità, violenza politica (1914-1918), Rome, Donzelli, 2003 ; Alessandro Tortato, La prigionia di guerra in Italia, Milan, Mursia, 2004 ; Piero Del Negro (dir.), Militarizzazione e nazionalizzazione nella storia d’Italia, Milan, Unicopli, 2005 ; Antonio Gibelli, Il popolo bambino. Infanzia e nazione, Turin, Einaudi, 2005 ; Daniele Ceschin, Gli esuli di Caporetto. I profughi in Italia durante
39] C'est ce que remarque efficacement Oliver Janz également lorsqu'il parle de la « crise de l'historiographie de gauche » et d'ouverture à des considérations plus paisibles sur la valeur nationalisante et modernisatrice de
40] Mario Isnenghi, Giorgio Rochat,
41] Par rapport à la rapide traduction de
42] Quelques exceptions : Giovanna Procacci, “Alcune recenti pubblicazioni sulla cultura di guerra e sulla percezione della morte ne primo conflitto mondiale”, dans Nicola Labanca, Giorgio Rochat (dir.), Il soldato, la guerra, il rischio di morire, Milan, Unicopli 2006, pp. 107-124 ; Marco Mondini, Guri Schwarz, Dalla guerra alla pace, op. cit. ; Marco Mondini, “Uscire dalla guerra”, Storica, 2009, 41-42, p. 273-283 ; Daniele Ceschin, “Culture di guerra e violenza ai civili”, Ricerche di storia politica, 2010, 1, p. 43-55 ; Nicola Labanca, “Cultura di guerra. Note su una nuova categoria storica”, dans Piero Del Negro, Enrico Francia (dir.), Guerre e culture di guerra nella storia d’Italia, Milan, Unicopli, 2011, p. 13-24. Ce dernier volume est un exemple efficace du peu de familiarité des spécialistes italiens d'histoire de la guerre avec la catégorie “culture de guerre”, souvent mal interprétée si ce n'est même ignorée (comme Piero Del Negro d'ailleurs le rappelle dans l'avant-propos).
43] La prima guerra mondiale, dirigé par Antonio Gibelli, op. cit., p. 503-517 et 661-676.
44] Cf. Sergio Lusatto, Gabriele Pedullà (dir.), Atlante de la letteratura italiana, III : Dal Romanticismo a oggi, Turin, Einaudi 2012.
45] Sur la genèse conceptuelle de l'ouvrage, en polémique avec l'école de Péronne et la dimension culturaliste de l'Encyclopédie de 004, cf. Mario Isnenghi, “Genesi di ‘Gli Italiani in guerra’”, dans Piero Del Negro, Enrico Francia (dir.), Guerre e culture di guerra, op. cit., p. 197-210.
46] Oliver Janz, Das symbolische Kapital der Trauer. Nation, Religion und Familie im italienischen Gefallenkult des Ersten Weltkriegs, Tübingen, Niemer Verlag, 2009 ; Oliver Janz e Lutz Klinkhammer (procuré par), La morte per la patria, Roma, Donzelli, 2008.
47] Nicola Labanca, Le front italo-autrichien, dans Jay Winter (dir.),
48] En janvier 2013 ont débuté à Trente les travaux de la première équipe de recherche italienne spécialisée dans
Ancien élève de l’Ecole normale supérieure de Pise, Marco Mondini est chercheur à l’Institut historique italo-allemand–FBK de Trente, où il dirige l’équipe de recherche « La Première Guerre mondiale » ; il enseigne l'histoire contemporaine à l’université de Padoue. Il est membre de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne et section editor du projet « 14-18 online. International Encyclopedia of the First World War ». Il a publié plusieurs ouvrages sur la société militaire et la culture de guerre en Italie entre XIXe et XXe siècle ; sa monographie sur la Grande Guerre italienne (La guerra italiana. Partire, raccontare, tornare) va paraître chez l’éditeur Il Mulino.