Née en 1970 de l’éclatement de l’University of East Africa qui fait suite aux indépendances, l’université de Nairobi est la plus importante université publique kényane avec ses 22 000 étudiants, la seule d’ailleurs jusqu’à la constitution de la Moi University (1984) et de la Kenyatta University (1985). Elle trouve son origine dans la Gandhi Memorial Academy, créée par la communauté asiatique d’Afrique de l’Est, et dans le Royal Technical College of East Africa (1954). La transformation, en 1961, en Royal College Nairobi s’accompagne de l’attribution de diplômes par l’University of London pour les facultés des Arts, des Sciences, et des Sciences de l’ingénieur.
Les partenariats scientifiques, outre le rôle joué par les OING, font apparaître désormais une plus grande proximité avec les Etats-Unis et le Canada qu’avec l’aire européenne (Allemagne, Italie). L’université de Nairobi tire d’ailleurs gloire de la venue dans ses murs du sénateur Barack Obama en 2006 et de la secrétaire d’État Hillary Clinton en 2009. La présence française se marque dans le sous-Département de français au sein de la Faculté des Arts.
A la lecture des sites Internet présentant les projets de recherche, comme de la liste des activités de recherche, il apparaît évident que l’effort scientifique de l’université de Nairobi porte sur les enjeux du développement (biologie végétale et animale, hydrologie, épidémiologie, commerce…). Pour autant, les sciences humaines, et plus particulièrement l’histoire, ne sont pas totalement délaissées.
Né avec le Royal Technical College, le département d’histoire et d’archéologie accueille ses premiers étudiants en 1956. S’il conserve sa tradition d’enseignement de l’histoire de l’humanité entière, il a aussi développé, avec le recrutement d’historiens africains, une histoire de l’Afrique, et précisément du Kenya. Afin de redonner au continent un passé qui lui était dénié, un effort particulier a porté sur l’archéologie et la préhistoire, sur les questions de méthode et d’épistémologie. Dorénavant, la recherche embrasse de nouvelles thématiques, comme la place des femmes dans l’histoire, la civilisation islamique, les conflits armés et la paix en Afrique de l’Est. On prendra la mesure de cette diversité des approches en consultant la liste des enseignements de licence. Des diplômes ont été introduits qui conduisent vers les métiers du tourisme et du management des ressources culturelles.
Le projet actuel de recherche porte sur les relations entre l’intérieur et la côte du point de vue de l’archéologie. Précédemment, ont été abordés l’impérialisme et le nationalisme au Kenya et dans les pays du Tiers Monde (approche comparée), Bukusus et Britanniques dans le district de Bungoma (1995), le retour de l’unionisme blanc au Kenya (2006).
Une liste des publications scientifiques est disponible en ligne, qui reprend l’ensemble des références postées par les enseignants du département sur leur page de chercheur.
Nombre de ces recherches sont publiées dans le Journal of East African Research and Development. Le Journal of East African Studies (depuis 1966), quant à lui, est une production de l’Institut britannique en Afrique de l’Est positionné à Nairobi.
[Liens consultés le 18 janvier 2011]