Les Archives nationales ont conservé et mis à la disposition du public le fonds Jean Zay (1904-1944), qui permet d'enrichir notre compréhension de l'histoire politique et culturelle de la France du premier XXe siècle. Moitié juif, moitié protestant, Jean Zay était un homme de grande culture, un avocat et un très jeune député radical du Loiret, cheville ouvrière du Front populaire.
Cible de l'extrême droite à partir de 1934, il entra au gouvernement en janvier 1936. En juin de cette même année, Léon Blum le nomma ministre de l'Éducation nationale et des Beaux Arts, en faisant de lui le centre politique de la vie culturelle française. Arrêté en août 1940 par la police française à son arrivée au Maroc à bord du Massilia, il fut emprisonné et accusé de désertion le 4 octobre 1940, lors d'un procès hautement politique qui le condamna à la réclusion perpétuelle. Durant ses quarante-sept mois d'enfermement, Jean Zay rédigea des lettres, des nouvelles, des notes sur son travail de ministre, des réflexions sur la mémoire et sur sa solitude. En juin 1944, il fut remis entre les mains de la Milice qui l'assassina.
Jean Zay adorait la littérature, le théâtre, la musique, les sports. Ses goûts et ses passions s'ancraient dans une vie familiale épanouie. Ces documents uniques révèlent sa façon de travailler, son humanisme et éclairent l'histoire française des années 1930 et du début 1940.