This work is based on the French psychiatrist Louis le Guillant’s considerations on the ways to study adolescence. In the (...)
This work is based on the French psychiatrist Louis le Guillant’s considerations on the ways to study adolescence. In the 1960’s, he started studying clinical practices and the emergence of a psychiatric perception of the adolescent. We are interested in measuring the relevance of Le Guillant’s work to current expertise on the subject. The enhanced presence of the child and adolescent psychiatrist in today’s society is stricking and reveals the difference between the two eras. However and despite other transformations, the article suggests that many of the difficulties and critics formulated by Le Guillant are still valid when trying to understand the expert’s work. To a large extent, the way today’s knowledge on adolescence is built uses a framework of representations that is not totally remote from the one of previous times.
Mots-clés : Le Guillant, psychiatrie, jeunesse, France.
This work is based on the French psychiatrist Louis le Guillant’s considerations on the ways to study adolescence. In the 1960’s, he started studying clinical practices and the emergence of a psychiatric perception of the adolescent. We are interested in measuring the relevance of Le Guillant’s work to current expertise on the subject. The enhanced presence of the child and adolescent psychiatrist in today’s society is stricking and reveals the difference between the two eras. However and despite other transformations, the article suggests that many of the difficulties and critics formulated by Le Guillant are still valid when trying to understand the expert’s work. To a large extent, the way today’s knowledge on adolescence is built uses a framework of representations that is not totally remote from the one of previous times.
Key words : Le Guillant, psychiatry, youth, France.
Quelle place donner, au sein du corps social, au face à face du psychiatre avec l’adolescent ? Armé d’un savoir médical, cherchant à restaurer la raison d’individus perdant pied, en quoi le psychiatre devrait être au côté du jeune ? Cet âge de la vie n’est pas une maladie en soi… Et pourtant, il y a désormais bien longtemps que la psychiatrie a investi ce moment de la vie des individus. Certaines voix, dont celle de Michel Foucault, ont même souligné combien cette médicalisation de la jeunesse et de l’enfance relevait d’une stratégie dont les conséquences sociales seraient immenses. Il est désormais admis que la psychiatrie ne s’occupe pas exclusivement des délires et des maladies ; elle intervient également sur les comportements et les inadaptations tout comme elle ne cherche pas seulement à guérir mais aussi à prévenir. L’étendue de son champ d’actions inclut par conséquent la jeunesse et l’enfance. Il ne sera pas traité ici des maladies détectées dès le plus jeune âge (autisme, retard mental) ou qui se révèlent très sévères (telles que la schizophrénie ou les psychoses infantiles). Il sera question de (presque) tout le reste, c’est-à-dire des comportements juvéniles que le regard exercé du psychiatre est censé éclairer ; tout comme il est censé formuler des conseils que les autorités politiques et bien des acteurs du monde social attendent avec impatience lorsque ces comportements sont violents ou prennent des contours insolites aux yeux des adultes.
On voudrait donner ici une analyse des questions de méthode apparaissant au cours du face à face entre le psychiatre et le jeune et des modalités d’intervention élaborées et retenues pour remplir ce contrat social. Celui-ci donne au psychiatre une responsabilité particulière parmi les productions savantes sur
Je m’appuierai pour développer ma première partie sur l’ouvrage au titre si évocateur Jeunes difficiles ou temps difficiles ? que Le Guillant publie au début des années 1960 [1] . Il est alors un psychiatre important au sein de sa communauté professionnelle et détient des fonctions prestigieuses de médecin-chef auprès du service des hôpitaux psychiatriques de
Le livre comporte un point d’interrogation dans son titre car Le Guillant y soulève plusieurs questions. Lorsqu’on aborde la thématique de la jeunesse, il faut expliciter sa démarche, et préciser ses objectifs car, souvent, différentes dimensions contribuent à obscurcir les questions que l’on souhaite traiter plus qu’à les identifier clairement. Les questions qu’il tente de formuler, et de faire partager, trouvent leurs origines dans diverses insatisfactions face aux manières dont ses confrères abordent certains sujets, et dont ils conçoivent leur métier et leur rôle au sein de
Après le travail de sensibilisation mené en direction de ses confrères, et des collègues de l’action sociale et pédagogique, mené tout au long des années 1950, il est désormais temps de faire connaître à un public plus large – celui des lecteurs – ses idées ou, au moins, sa sensibilité concernant les manières d’affronter la question de
S’il ne se nomme pas lui-même expert, Le Guillant observe que les propos sur la jeunesse sont souvent vains et manquent d’assise, car les observations sont trop éparses, parcellaires et peut-être parfois biaisées par les préjugés. Il prend en exemple la question de la délinquance juvénile. Le choix ne doit pas étonner. En effet, celle-ci attire, si l’on peut dire, le regard du psychiatre de manière privilégiée. Divers événements pointés du doigt par la presse ne font que rejouer une scène assez connue : la violence du jeune, marque d’une inadaptation profonde et signe d’une prévention qui n’a pas su repérer à temps une dérive lourde de conséquences. Inquiétude et crainte accompagnent traditionnellement le discours sur les méfaits juvéniles qui sont autant de risques de récidive et d’aggravation dans un proche futur. Cette lecture apeurée et déterministe à la fois ne lui paraît pas pleinement satisfaisante. Ce n’est pas d’entrer dans la réalité des phénomènes qui lui importe en priorité, mais de savoir sur quelles bases sont élaborés les propos tenus. Si les tenants d’un discours aisément alarmiste sont bel et bien présents, voire peut-être même sur le devant de la scène, Le Guillant préfère, pour sa part, s’interroger. Il privilégie en un sens une démarche heuristique.
Par petites touches et de manière simple et modeste, Le Guillant cherche à dresser un propos différent de celui qui prévalait à son époque, et en décalage par rapport à la formation qu’il a reçue avant-guerre. Certaines catégories de lecture influencées par le déterminisme d’antan ne sont plus défendues avec conviction. Le Guillant s’inscrit dans une évolution plus générale et repérable à plusieurs indices dont je ne donnerai que de très modestes exemples.
En France, une nouvelle revue est fondée en 1958, La Psychiatrie de l’enfant. Elle promeut l’interdisciplinarité, se veut surtout ouverte aux diverses sensibilités qui existent sur le terrain de l’enfance et de l’adolescence. Elle s’ouvre officiellement aux psychanalystes, tout comme elle s’ouvre à des professionnels exerçant en dehors du contexte français. La position dominante de Georges Heuyer ne l’est plus autant et une nouvelle génération de praticiens cherche à dépasser le système de pensée dans lequel ils ont été formés. La scène pédopsychiatrique française s’organise, modestement sans doute, mais grâce à des personnalités extrêmement convaincues de construire une nouvelle morale médicale, ce qui revient à prendre en compte l’adolescent avec plus de vérité et moins de paternalisme [4] .
Le Guillant proclame, pour sa part, qu’avant de parler des jeunes, il faudrait savoir qui ils sont, ce qu’ils ressentent et les écouter ; mieux les connaître. Ce constat peut surprendre quand on évalue le nombre d’articles et d’ouvrages publiés sur les conduites problématiques de
La critique de catégories surannées était donc nécessaire mais Le Guillant souligne, avec lucidité, que cette volonté ne procure pas d’aptitude immédiate à établir des lectures alternatives tenant
Les déterminismes existent bel et bien mais ce sont les conséquences qu’on en tire qui posent problème. S’il s’agit d’entériner une perspective sans espoir, sans envisager une possible prise de liberté de la part de l’individu, cela revient à donner aux déterminismes un rôle dont on ne sait aucunement s’il peut avoir un telle puissance. La question des causalités et de leur impact se pose à tout médecin et le psychiatre est particulièrement bien placé pour savoir que les causalités des troubles mentaux et des troubles de comportement ne se laissent pas aisément capter. Cette complexité ne peut qu’être accentuée dans le cas des jeunes, puisque l’adolescent est une personne qui connaît des changements profonds, notamment sur le plan physique ; par conséquent, leur devenir est plus ouvert que pour des adultes.
Quelques années plus tard, Le Guillant intervient dans une discussion publique autour de son ouvrage et des réactions qu’il a suscitées. Le débat a lieu au sein d’une association d’éducation nouvelle, symbolisant ainsi un autre rapport aux jeunes [10] . L’organisateur du débat fait une présentation chaleureuse de son invité en insistant sur le fait que c’est un psychiatre qui connaît bien
Pour sa part, Le Guillant opte pour un ton critique vis-à-vis de lui-même et met l’accent, à nouveau, sur la difficulté de traiter de
Il souligne combien il est commun d’observer la dérive des discours sur la jeunesse vers un discours moralisateur, critique de la société, empruntant parfois même le ton du déclin. Pour lui, l’évolution sociale ne doit pas être mise en cause de cette manière aussi unilatérale ; si certains aspects du progrès peuvent constituer de nouveaux défis à relever pour le corps social, incriminer le progrès et les conditions actuelles c’est faire fi un peu rapidement de l’amélioration de celles-ci pour le plus grand nombre [15] .
Bien des propos reflètent des exagérations. Non seulement les professionnels de l’inquiétude sont nombreux, mais il faut y ajouter ceux qui jouent un jeu dangereux avec
Le Guillant ne se transforme pas en avocat permanent de
Enfin il exprime, à son tour, quelques inquiétudes face à certains phénomènes. Tout d’abord, il considère qu’il y a « une augmentation du nombre de délinquants mineurs, c’est un fait [18] » ; dès lors il n’y pas de raison qu’elle ne mobilise pas l’attention même si les conclusions qui sont faites ne sont pas exactement les siennes. Ensuite, il a un autre motif d’inquiétude qui prend appui sur l’irruption de la sexualité dans la vie des adolescents : « Pour ma part là où les choses me paraissent vraiment préoccupantes, c’est dans le domaine de la vie sexuelle [19] . » La liberté sexuelle est un chemin vers lequel il faut tendre mais la consommation sexuelle et l’irresponsabilité qui l’accompagne lui font craindre une sorte de retour de bâton pour l’équilibre psychique des jeunes. Le modèle suédois – il renvoie à sa supposée liberté et non au modèle social –, sous prétexte qu’il serait sans tabous, ne lui apparaît pourtant pas comme un modèle. À son tour, il se laisse piéger s’appuyant notamment sur un article de presse sur le cas suédois, après avoir craint les excès de la presse… La sexualité est aussi le domaine où son approche différencie clairement les deux sexes, puisqu’il juge cette liberté plus menaçante pour les filles que pour les garçons, car elles sont exposées à des conséquences plus sévères. Le Guillant ne conteste pas d’exposer une position qui pourrait être ressentie comme biaisée sur les jeunes et la sexualité ; d’une certaine manière il semble accepter que l’expert ne puisse jamais s’affranchir totalement d’une telle position. Il y a une séparation entre les générations, et les adultes et les adolescents ne peuvent totalement être sur la même longueur d’onde.
Le Guillant insiste fréquemment sur les questions de méthode et les difficultés d’une approche psychiatrique car il est conscient que la lecture des jeunes qui, par leur comportement se trouvent aux frontières de la petite délinquance et des troubles de la personnalité, constitue une épine pour le psychiatre. Les explications sont soit trop parcellaires soit trop générales. Et lorsque l’expertise a été menée, se pose alors la question d’une réponse médico-sociale, souvent complexe et difficile à mettre en œuvre. La crainte de ne pas prendre en charge correctement joue énormément sur l’inquiétude avec laquelle les problèmes soulevés par les jeunes sont traditionnellement abordés.
Les propos de Le Guillant appartiennent à un contexte intellectuel et social qui n’est pas le nôtre. À l’heure de la nouvelle parentalité, d’un « langage psy » qui a pénétré l’ensemble des acteurs du corps social, d’une autonomisation des choix sexuels, de la banalisation de certaines notions issues du corpus psychanalytique, d’un recours important et régulier aux espaces de consultation médico-psychologique, le langage et l’attitude psychiatriques des années 1950 et 1960 pourraient apparaître comme très lointains. Je voudrais cependant mettre l’accent sur certaines thématiques que l’on retrouve dans des propos plus contemporains et auxquels Le Guillant s’est lui-même confronté ; sans être en tout point identiques, ils pourraient bien révéler la lenteur avec laquelle s’opère la transformation des analyses et des représentations autour des comportements juvéniles, tout particulièrement lorsque l’on aborde les questions de violence ou de sexualité.
Par exemple, le rôle de la télévision reste essentiel dans les discours autour des jeunes. On sait que, dans le moment des « blousons noirs », le rôle de la presse fut important [20] . Le Guillant voyait dans la croissance des moyens d’information un élément décisif : à la fois ils permettaient aux adolescents de découvrir un autre monde que le leur et pouvait aiguiser à ce titre leur curiosité ; ou, de manière moins positive et constructive, accroître leur frustration, voire leur suspicion à l’égard de la société dans laquelle ils allaient entrer en tant qu’adultes. La télévision est traditionnellement perçue à travers cette dualité. À la fois moyen d’ouverture et instrument d’information, elle est aussi présentée comme un danger pour les adolescents. Lors de la constitution d’une commission d’investigation sur l’enfance et la violence en Grande-Bretagne au début des années 1990, un des initiateurs évoquait cette violence et ces actes de vandalisme fréquemment rencontrés aussi bien sur les écrans de télévision que sur ceux des jeux vidéos [21] . Ces discours – qui n’inventent rien puisque cette violence se rencontre aisément – présupposent un effet performant et direct sur l’esprit des jeunes alors même que les résultats issus des neurosciences sur ces aspects sont encore à un stade d’exploration. De surcroît, il est pris appui sur l’existence de ces phénomènes pour décrire ce que certains semblent penser être l’état général de la vie sociale des jeunes. En France, de nombreux acteurs du monde politique et social ont renoué avec la protection de l’enfance et de l’adolescence dans une veine pour le coup classique, voire traditionnelle dans ces dernières décennies, au nom de la protection et, terme plus neuf, de la dignité des personnes.
Si les visages de l’adolescent victime se déclinent désormais de moult manières, il peut toujours être un individu menaçant par les inadaptations dont son comportement serait le reflet. L’entrée dans l’expertise des jeunes par le biais de la délinquance du mineur qui était la voie « royale » dans l’après-guerre est devenue moins exclusive mais la violence juvénile demeure un sujet extrêmement actuel, surtout depuis le retour de la thématique de la crise de l’autorité. Les enquêtes autour de l’adolescence ont souvent eu pour but de scruter la violence et la délinquance du mineur. Toutefois, les questions d’adaptation et, plus récemment encore de souffrance psychique des jeunes, sont désormais des sujets sur lesquels des expertises sont tentées. Ces explorations de la jeunesse sont également mues par la crainte de la récidive, la peur d’une dérive. Par conséquent, les questions de prédiction sont tout aussi présentes qu’hier et contribuent aux propos inquiets, même si le dispositif de prédiction demeure parfois problématique à mettre en place. Les liens entre la violence des comportements et les conduites sexuelles à risque, par exemple, constituent un autre exemple de l’inquiétude du regard porté sur la jeunesse [22] . De surcroît, la question de la violence demeure, on le sait, très exposée à l’agenda politique et social contemporain. Dans ce contexte, l’expertise du psychiatre est mobilisée pour élaborer les moyens de
Ce dernier s’interrogeait sur la légitimité du psychiatre comme expert de
La question de savoir qu’est-ce qu’on expertise et quel est le but de celle-ci doit naturellement être posée sous peine de produire un matériau exposé à la contestation ou à
Pour citer cet article : Jean-Christophe Coffin, « Louis Le Guillant : le psychiatre et
[1] Louis Le Guillant, Jeunes difficiles ou temps difficiles ?, Paris, Éditions du Scarabée, 1961.
[2] Jean-Christophe Coffin, « Has Revolution taken place in French Contemporary Psychiatry ? », dans F. Fuentenebro et R. Huertas (dir.), Historia de la psiquiatria en Europa. Temas y tendencias, Madrid, Frenia, 2003, p. 563-69.
[3] Françoise Tétard, « Le phénomène "blousons noirs" en France, fin des années 1950–début des années 1960 », dans Révolte et société, actes du colloque d’histoire au présent, Paris, Publications de la Sorbonne, 1989, p. 205-213.
[4] Sans faire une liste de toutes les personnes, citons Pierre Mâle (1900-1976), Serge Lebovici (1915-2000), Stanislas Tomkiewicz (1925-2003).
[5] Lucien Bovet, « Les aspects psychiatriques de la délinquance juvénile », Bulletin de l’OMS, 3, 1950, p. 6.
[6]
[7] La prostitution vue comme mode opératoire de la délinquance du sexe féminin a été, par exemple, très utilisée par le médecin et criminologue italien Cesare Lombroso (1835-1909). En dépit des critiques formulées autour de ce dernier, force est de constater que les propos du livre continuent d’être repris bien des années après.
[8] Il fait fréquemment référence, par exemple, à l’enquête pionnière mené par Sheldon (1896-1980) et Eleanor (1898-1972) Glueck aux États-Unis.
[9] Il cite, par exemple, Margaret Ribble, The Rights of Infants : Early Psychological Needs and their Satisfaction, New York, Columbia U.P., 1943 et traduit en français en 1956.
[10] Il s’agit du Centre d’entraînement aux méthodes d’éducation active (Cemea) que Le Guillant connaît bien. CAPEA (Centre des archives pour la protection de l’enfance et de l’adolescence), Fonds Le Guillant, 8C17, Conférence sur le thème « Jeunes difficiles ou temps difficiles », janvier 1965, p. 10 ;
[11] C’est le terme employé par Le Guillant lui-même : Conférence…, op. cit., p. 3.
[12] CAPEA (Centre des archives pour la protection de l’enfance et de l’adolescence), Fonds Le Guillant, 8C17, Conférence…, op. cit., p. 10.
[13] CAPEA (Centre des archives pour la protection de l’enfance et de l’adolescence), Fonds Le Guillant, 8C17, Conférence…, op.cit., p. 15.
[14] Il prend par exemple le roman de Françoise Sagan, Bonjour tristesse, dont le succès a été, on le sait, tout à fait frappant car il estime que le personnage de Cécile dépeint parfaitement ce qu’il essaie lui de décrire. Dans son ouvrage de 1961, Le Guillant consacrait déjà un chapitre au phénomène Françoise Sagan.
[15] CAPEA (Centre des archives pour la protection de l’enfance et de l’adolescence), Fonds Le Guillant, 8C17, Conférence…, op.cit., p. 14.
[16] Ibid., p. 25.
[17] Ibid., p. 30.
[18] Ibid.,p. 19 ; il estime même que plusieurs indices permettent de penser que les actes délinquants se commettent de plus en plus tôt.
[19] Ibid., p. 20.
[20] Ludivine Bantigny, « De l’usage du blouson noir. Invention médiatique et utilisation politique du phénomène « blousons noirs », 1959-1962 », dans Marwan Mohammed et
[21] Paul Gardner, Comments on Ddraft Report by the Commission on Children and Violence, 1994, p. 1, Fonds de la Society of Medical Officers, Londres.
[22]
[23] On lira les propos de Ruwen Ogien, spécialiste de philosophie morale et d’éthique sur ce sujet dans La panique morale, Paris, Grasset, 2004, notamment p. 103-122.
[24] Un constat évoqué dans l’introduction de Marcel Rufo et Marie Choquet, Regards croisés sur l’adolescence, son évolution, sa diversité, Paris, Anne Carrière, 2007. Il est tout à fait significatif que ce livre grand public ait réuni un professeur de pédopsychiatrie et une directrice de recherches de l’Inserm, spécialiste reconnue de la jeunesse et des comportements violents. Le livre a pour objectif de croiser deux approches présentées ici à la fois comme distinctes et complémentaires.
[25] Xavier Pommereau, Santé des jeunes : orientations et actions à promouvoir. Rapport remis au ministère de la Santé, Paris, la Documentation française, 2002. Il notait parallèlement le manque de données épidémiologiques sur la santé mentale des adolescents. Voir également l’entretien donné à la presse : « Comment prévenir le « mal-être » des 12-25 ans », Le Monde, 25 avril 2002, p. 20.
[26] Cette expertise dite collective est parue en 2005 et a suscité des réactions très négatives et la constitution de pétitions. Rappelons qu’une expertise collective est pour les chercheurs de l’Inserm l’occasion de faire un état des lieux de la recherche sur le sujet choisi.
[27] Serge Lebovici, par exemple.
[28] Marcel Rufo, Œdipe toi-même, Paris, Anne Carrière, 2000, p. 71.
[29] Marie-Rose Moro, « Manifeste pour l’adolescence », Le Monde, 31 août 2010, p. 16.
Maître de conférences, rattaché au Laboratoire d’éthique médicale et de médecine légale de la faculté de médecine de l’université Paris Descartes, Jean-Christophe Coffin est également chercheur associé au Centre Alexandre Koyré. Il est le directeur de la publication scientifique Alter. Revue européenne de recherche sur le handicap.