L’historiographie de la Grande Guerre connaît, au cours de ces dernières années, un net regain d’intérêt pour les mutineries de 1917 au sein de l’armée française. Cet intérêt reste néanmoins focalisé sur la protestation elle-même (actes et discours), sur les soldats mutinés et sur les mesures prises par la justice militaire à leur égard. L’objectif de cet article consiste à mettre l’accent sur un aspect trop peu étudié de cette question : la réception des actes de rébellion par les soldats qui en sont restés à l’écart et le regard qu’ils portent sur le refus d’obéissance de leurs compagnons d’armes.
From the early nineteen-twenties until his death in 1944, Pierre Brossolette thought ceaselessly about war. He passed by stages from an “idealism” of peace (Michael Howard, 2002) to a partisan support for war. Then he became a warrior himself. By the time of his heroic death for the liberation of France, he had become its eulogist. Dense and sometimes astonishing, his trajectory is an example of the way in which several French intellectuals who participated in the resistance lived and conceived the “warrior phenomenon” before and during les années noires.