Unique organisation de masse du régime de Vichy, la Légion française des combattants est composée principalement d’anciens combattants, qui doivent prêter un « serment du légionnaire ». Celui-ci semble représenter un acte d’allégeance au nouveau régime, mais il s’agit en réalité d’une récupération de traditions et de valeurs combattantes déjà ancrées dans les associations de l’entre-deux-guerres. Efficace en termes de propagande, ce serment n’entraîne pourtant aucune obligation concrète même si, dans ses formes plus tardives destinées à des groupes d’élite, il indique la recherche par le régime d’engagements plus actifs.
Cet article a pour objectif de proposer des jalons pour écrire une nouvelle histoire de la sortie de guerre froide. Appréhendée comme un processus aux rythmes variés selon les échelles, les secteurs et les acteurs, la sortie de guerre froide dépasse les bornes chronologiques quelque peu figées de 1989, 1990 ou de la chute de l’URSS fin 1991. La mobilisation de ce concept permet en outre d’analyser la gestion faite par la nouvelle Russie de la sortie de guerre froide et sa réintégration au système international. Par là même, c’est également toute une histoire internationale du post-soviétisme qui reste à construire.