Alors que la sociologie ou la science politique n’ont pas hésité à se saisir de l’étude des entreprises, les historiens du politique semblent tenir l’objet à distance et le considérer comme un arrière-plan dont l’analyse est abandonnée aux historiens de l’économie. À partir du cas des États-Unis, cet article s’attache au contraire à mettre en évidence la légitimité des entreprises comme objet d’étude pour l’histoire politique. Il le fait en présentant des travaux existant sur les entreprises états-uniennes ainsi qu’en proposant des pistes de recherches futures. L’article se décompose en trois temps : il montre d’abord en quoi les entreprises sont des espaces politiques où se déploient les rapports de force entre les différents acteurs qui la composent, puis comment elles sont le produit et le vecteur de politiques publiques, et enfin pourquoi on peut les considérer comme des acteurs politiques à part entière, qui participent à la compétition pour les postes de pouvoir.
Cet article propose une analyse comparative et transnationale du mouvement contre-internationaliste Jaune. Créé dans la France du tournant du XXe siècle, celui-ci déborda rapidement le cadre national et, lors des années qui précédèrent la Première Guerre mondiale, s’étendit notamment en Allemagne. La comparaison révèle comment ce mouvement se développa de part et d’autre du Rhin, à travers des différences tenant à la dimension politique, que les connexions transnationales mettent en lumière.
Françoise Banat-Berger, qui a été directrice des Archives nationales entre 2014 et 2019, retrace les grandes évolutions vécues par cette grande institution depuis le projet global de transformation qu’ont connu les Archives nationales, autour de la construction du bâtiment de Pierrefitte-sur-Seine. Aujourd’hui le service à compétence nationale des AN joue pleinement son rôle d’institution de recherche scientifique fondé sur son patrimoine archivistique, et son rôle d’institution de médiation culturelle qui permet l’apprentissage de la citoyenneté, notamment aux publics les plus jeunes ou les plus fragiles, avec un souci permanent de placer les usagers au cœur des dispositifs. Les AN sont aujourd’hui solidement ancrées dans le numérique qui est le fil directeur des actions qu’elles mènent, tant en matière de diffusion numérique de son patrimoine, qu’en matière d’archivage numérique avec le déploiement de la plate-forme innovante Adamant. Cette capacité à savoir collecter, conserver et mettre à disposition le patrimoine numérique en cours de constitution, est sa priorité, car elle est consubstantielle à ses missions.