Cet article analyse l’impact important que le processus de construction européenne a eu sur les historiens de l’époque moderne et leur contribution à l’histoire des intégrations régionales. Il replace la notion d’État composite dans le contexte de l’histoire intellectuelle et politique du XXe siècle et montre comment celle-ci a été utilisée pour soutenir ou contester des intégrations régionales volontaires et/ou forcées. La nouvelle histoire des empires y est ainsi perçue dans la continuité directe d’une histoire des États composites de plus en plus centrée sur les acteurs et leur agency. Enfin, à travers les travaux de son auteur, l’article propose quelques pistes de recherche sur l’histoire des intégrations régionales en contexte interculturel.