La place de l’Irlande et le statut des Irlandais au sein de l’Empire britannique entre 1801 et 1921 ont suscité de nombreuses études et alimenté de vifs débats historiographiques depuis les années 1990. L’Irlande, partenaire ou colonie de la Grande-Bretagne ? Les Irlandais, acteurs ou victimes de l’impérialisme britannique ? L’objectif de cet article est d’abord de rendre compte de l’ampleur des controverses et des renouvellements historiographiques récents relatifs à ces questions – des avancées qui portent en particulier sur la présence et les circulations irlandaises dans l’Empire, et sur les multiples connexions irlando-indiennes. Il s’agit aussi de montrer comment cet élargissement de la focale d’analyse interroge la nature de la subordination irlandaise et les formes de la résistance à la domination britannique. Ainsi, la prise en compte de l’échelle du « monde britannique » a-t-elle contribué à enrichir notre compréhension générale de la « question d’Irlande ».
Les archives du Grand Orient de France sont le reflet d'une institution vieille de plus de deux siècles et demi. De par l'histoire et l'organisation administrative de l'obédience, elles se retrouvent dispersées en plusieurs lieux, parmi lesquels
À l’Institut des sciences sociales de Lisbonne, vous occupez le poste de professeur de sciences sociales et d’histoire contemporaine, ce qui revient à afficher une double spécialité disciplinaire, à la fois d’historien et de politiste. Nous aurions donc souhaité vous interroger tout d’abord sur votre itinéraire, sur votre parcours et sur la manière dont ce choix, ou ce refus de choix, entre l’histoire et les sciences politiques, s’est opéré.
Il s’agit plutôt d’un refus de choix, même si mon parcours a toujours été lié à l’histoire politique. J’ai tout d’abord effectué une année de droit à l’Université de Lisbonne car, avant la transition démocratique, il n’y avait aucun enseignement de sciences politiques ou de sciences sociales ; il fallait choisir entre le droit ou l’histoire.