Les 18 et 19 janvier 2008 avait lieu le colloque annuel de l’Observatoire de la politique étrangère américaine (OPEA) placé sous la direction scientifique de Pierre Mélandri et de Serge Ricard. Il s’agissait de s’interroger sur la politique extérieure américaine tout au long du XXe siècle et ses hésitations entre uni- et multilatéralisme. Les interventions ont mis en valeur l'ambivalence permanente de la politique américaine, tiraillée entre ces deux dimensions. Les discussions ont posé la question suivante : le wilsonisme est-il un slogan sans contenu, servant à couvrir des agissements contraires au wilsonisme d'origine ?
Rédigé au lendemain du référendum négatif du 29 mai 2005 et publié significativement dans une collection universitaire baptisée « L’Histoire au présent », l’ouvrage d’Anne Dulphy et Christine Manigand constitue par bien des aspects un essai d’histoire immédiate, visant à éclairer par la perspective historique le rejet français du projet de traité constitutionnel européen.
L’autobiographie que Simone Veil vient de publier en novembre 2007 est un événement au sens plein du terme. Evénement médiatique si l’on en juge par l’écho que le livre a reçu dans les médias, rappelant à quel point son auteure est une figure populaire. Evénement éditorial par le succès de librairie qu’il représente. Evénement pour les historiens si l’on considère son apport pour quiconque s’intéresse à l’histoire du génocide des juifs de France, de la vie politique française du second XXe siècle, des femmes en politique, de l’Union européenne.
On connaît le vif intérêt de Patrick Cabanel pour les fondements de la question nationale en Europe au XIXe siècle et pour les problèmes de l’éducation à l’époque contemporaine. Auteur, en 2002, chez Belin, de La République du certificat d’études, il a décidé, cette fois, de croiser les récits de l’école et de la nation en analysant les livres de lecture courante, qui ont pris la forme de tours de la nation afin de mieux propager chez les enfants les valeurs nationales, et de leur permettre d’identifier commodément leur pays, ses paysages emblématiques, ses activités, ses grands hommes, et ses frontières naturelles.
The Occupation-era is known in English as “the dark years”. There were many things that made the period a somber one, not least of all the black market, which is the subject of Fabrice Grenard’s new book. In all periods of economic difficulty, irregular commercial dealings recrudesce, but they assumed massive proportions in wartime France. Grenard estimates that 20-40 % of all agricultural production in 1943 found its way to consumers through black market channels.
On a beaucoup fantasmé sur l’émigration russe blanche en France. Au-delà des clichés tenaces et des mythes véhiculés par les Russes eux-mêmes, Catherine Gousseff propose une approche raisonnée d’un phénomène au confluent de l’histoire des mouvements de population européenne après la Grande Guerre, de l’histoire de la politique migratoire des autorités françaises ou de celle de la formation du statut de réfugié pour le cas particulier russe. L’enjeu consiste aussi à revisiter l’histoire interne des réfugiés russes en France au travers de leurs organisations, de leurs trajectoires globales et de certaines destinées exemplaires.
Un porte-plume en bois sur lequel a été gravé « à ma petite Anny chérie de son Maurice » ; quelques fleurs et deux petits médaillons incrustés de part et d’autre de la dédicace : la photographie d’Anny Klein et celle de Maurice Einhorn, ce Polonais de 19 ans qui a adressé ce « souvenir » du camp de Pithiviers (Loiret) à sa fiancée. Interné le 14 mai 1941, à la suite de la rafle dite « du billet vert » – en référence à la forme des convocations adressées par la Préfecture de police à plus de 6 700 Juifs et auxquelles 3 700 Juifs répondent effectivement –, Maurice Einhorn connaît l’étape du Loiret avant d’être déporté, le 17 juillet 1942, par le convoi n°6, vers Auschwitz où il périra.
Les 11 et 12 mars 2008, Olivier Dard et Nathalie Sévilla ont organisé, à l’université de Metz, un colloque intitulé « Le phénomène ligueur dans la France de la IIIe République, approches transversales ».
Le Jeu de paume, en association avec la collection de la médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine, a proposé, à l’Hôtel de Sully (du 4 décembre 2007 au 17 février 2008), une exposition intitulée « Résonances 1. Photographier après la guerre. France-Allemagne. 1945-1955 ».
Voici comblée une lacune surprenante de l’historiographie française concernant la Seconde Guerre mondiale. On la doit à l’universitaire américain Raffael Scheck. Au fil de quatre chapitres, ce spécialiste de l’Allemagne contemporaine livre une enquête minutieuse sur le massacre de 1 500 à 3 000 soldats noirs africains par la Wehrmacht, pendant la campagne de France, et ce à l’aide de sources françaises et allemandes.