Le film dont il est question ici n'est nullement historique, c'est un film politique en ce sens qu'il traite de la mécanique du pouvoir, des rapports de force au sein du gouvernement et des processus décisionnels et informatifs. Le temps de la fiction racontée apparaît très ramassé : il semble que l'histoire se déroule sur quelques mois, une année tout au plus. En revanche, le processus de naissance du film L’Exercice de l’État, fut long – sept, huit ans – selon son réalisateur Pierre Schoeller. La difficulté tient peut être au fait de porter un regard sur des processus peu connus – et peu décrits – en dehors du milieu des cabinets politiques, et dont la réalité semble bien lointaine de celle des citoyens (et peut-être à l'époque du film Versailles, loin du réalisateur). Dès lors, comment les représenter de façon réaliste, crédible ? Le propos du film n’est pas de traiter d’un événement mais d’un type de rapport aux événements, d’un style politique. Avec L'Exercice de l'État, nous avons un film esthétique et intimiste qui met en scène des représentations du pouvoir.
Ce portrait de groupe d’un corps prestigieux entre tous, l’inspection des Finances, n’a rien de statique : c’est en réalité une histoire bien plus tumultueuse qu’on ne le croit souvent qui est ici retracée pour la première fois. Les travaux antérieurs de Nathalie Carré de Malberg, bien connus de tous ceux qui s’intéressent à la haute fonction publique en France, mettaient déjà en lumière bien des traits marquants. Le présent ouvrage, outre diverses précisions et approfondissements significatifs, apporte une mise en perspective du destin de l’inspection des Finances au XXe siècle, de
La mémoire des Français conserve encore, intact, le souvenir des violences infligées aux populations civiles par l’occupant hitlérien. À cette mémoire demeurent étroitement associées deux organisations : la Gestapo et la Waffen SS à laquelle est lié le souvenir du massacre d’Oradour. Si l’historiographie française est abondante là-dessus (voir l’ouvrage classique de Jacques Delarue sur la Gestapo), elle est en revanche à peu près absente quant au rôle des forces militaires allemandes d’occupation. On ne peut guère se référer, partiellement, qu’aux ouvrages de Rita Thalmann, La Mise au pas. Idéologie et stratégie sécuritaire dans la France occupée et de Lucien Steinberg, Les Allemands en France.
C’est à recentrer l’intérêt historique sur le rôle des forces militaires d’occupation que s’attache l’ouvrage de Gaël Eismann, qui est la version réduite d’une thèse. Pièce centrale de ce système d’occupation, le Commandement militaire allemand (Militärbefehlshaber - MBF), établi à l’hôtel Majestic, près de l’Étoile ; l’historiographie du sujet a été longtemps très mince. On ne pouvait guère relever que l’ouvrage de Hans Umbreit, Der Militärbefehlshaber in Frankreich, 1940-1944, et celui, non centré il est vrai, sur la question de Eberhard Jäckel, La France dans l’Europe de Hitler.
« Le peuple est insaisissable », souligne dans son introduction générale Miriam Simon, conservatrice en chef au musée Carnavalet, commissaire de l’exposition sur « Le peuple de Paris au XIXe siècle », directrice et coordinatrice de ce catalogue. Pour tâcher cependant de restituer les diverses facettes de son histoire, poursuit-elle, il convient d’emprunter une voie oblique : étudier les regards que portent sur lui des élites curieuses, intriguées, attentives, admiratives ou inquiètes. Tel est le fil directeur des quatre cents pages qui composent ce passionnant ouvrage.
Le colloque « Sport, corps, régimes autoritaires et totalitaires » a vu le jour grâce à la collaboration du Mémorial de la Shoah avec le Centre d'histoire de Sciences Po et s'est tenu du 13 au 14 novembre 2011. Ces deux journées d'échanges scientifiques s'inscrivent dans le cadre d'un cycle de rencontres et de projections qui accompagne l'exposition « Le sport européen à l'épreuve du nazisme », préparée par le Mémorial de
Vingt ans après la disparition de l’URSS, une exposition (2 décembre 2011-26 février 2012) sur les conditions de cette dernière s’imposait d’autant plus, qu’ironie de l’histoire, un nouveau vent de contestation et d’aspiration à plus de démocratie semble se lever en Russie.
Ce sont ainsi deux cents documents issus du fonds France-URSS de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC), mais aussi du musée d’histoire politique de Saint-Pétersbourg, de la Bibliothèque historique d’État de Moscou, de l’association Memorial qui sont rassemblés et qui mêlent affiches, photographies de presse, vidéos, journaux soviétiques, presse informelle, lettres de particuliers aux dirigeants…
Les Amis du Vieux Nérac-Éditions d’Albret et Les Amis de
Dans les rayons des librairies se sont imposés ces dernières années les « beaux livres », curieuse expression employée par les professionnels de l’édition pour désigner des ouvrages, souvent de grand format, se démarquant par la qualité de l’illustration et le soin apporté à
Dans le bunker d’Hitler, le 30 avril 1945, le dictateur et sa toute récente femme se donnent
Depuis les travaux de Ian Kershaw dans les années 1990 et sa monumentale biographie d’Hitler, l’impression était donnée que les questions majeures sur le Führer avaient trouvé certaines réponses. La parution des mémoires de sa secrétaire, Traudl Junge, en 2002, et de l’analyse de la fin du IIIe Reich par Joachim Fest, ont donné l’impulsion au film La Chute, qui s’intéressait au cercle le plus restreint des dirigeants nationaux-socialistes, et à leurs tout derniers instants. Heike B. Görtemaker, ayant constaté l’absence de toute biographie scientifique d’Eva Braun, a donc décidé de se plonger dans la vie de cette femme méconnue, pour analyser l’entourage proche du dictateur.
Les Presses universitaires de Rennes ont accueilli en 2010 une nouvelle monographie très fournie consacrée à la nébuleuse éditoriale du Parti communiste français de ses origines à la fin des années 1980. Issu de la thèse de doctorat d’histoire soutenue par Marie-Cécile Bouju en 2005, sous la direction de Marc Lazar, l’ouvrage évoque en détail les succès, les limites et les contradictions de ces structures éditoriales originales, qui font exception dans le panorama du livre en France.