The Martin Scorsese film Silence is a fairly faithful adaptation of a novel of the same name written by the Japanese writer Endō Shūsaku (1923-1996) in 1966. Previous academic reviews of this film have provided excellent hindsight into the historical background surrounding the events it depicts. However, while the book Silence is based on some research, above all, it is a work of fiction; that is, historical elements are largely adapted to fit the purpose of the story.
As one can infer from Endō’s various testimonies and also from Scorsese’s foreword found in a recent English edition, both the book and the film were designed to present a spiritual theme : to show the challenges of faith in the modern world. Scorsese considers these challenges as a whole. Endō focusses on the particular challenges for a Japanese Christian. In this review, we will not only present, briefly, the historical context around Silence, but also assess Endō’s and Scorsese’s motives. In each case, we will consider how their motives had an impact on their depictions of history.
The writer Frederick Forsyth, formerly Paris correspondent for The Observer, once recalled that the Paris press corps spent the summer of 1962 waiting for someone to take a shot at de Gaulle. They stopped waiting on the evening of 22 August. As the General’s Citroën DS sped from the Élysée through the Paris suburb of Petit-Clamart on its way to Villacoublay aerodrome, a group of thirteen men led by the Air Force lieutenant-colonel Jean-Marie Bastien-Thiry opened fire on the presidential convoy. Over 150 spent cartridges were found on the scene. Eight bullets pierced the coachwork of the presidential car. Two more punctured a tyre each. But the convoy of two cars and two motorcycles drove through to Villacoublay, drivers and passengers unhurt. In Petit-Clamart, a TV and radio salesroom was sprayed with bullets; it had shut ten minutes before. So was the terrace of Le Trianon café –on its weekly closing day. One bullet hit a Panhard travelling in the opposite direction to the president’s car; a plastic splinter from the steering-wheel cut the thumb of its driver, Guy Fillon. In all, the attack caused three casualties, all indirect: the gendarmerie commander in charge of de Gaulle’s security in the Haute-Marne, who suffered a stroke on hearing the news and died the next day; a major Niaux, wrongly rounded up as a suspect, who committed suicide in a police cell; and Bastien-Thiry himself, caught in September, tried with the other conspirators by a military court, and shot on 11 March 1963, de Gaulle having refused to commute the sentence.
Le 11 novembre 1918, les Alliés, vainqueurs de la guerre, réagissent avec liesse à l’annonce de l’Armistice. La population légitimement enjouée célèbre alors la fin du premier conflit mondial. Mais la paix se substitue-t-elle pour autant à la guerre ? Rien n’est moins sûr et les années qui suivent vont montrer précisément les difficultés de sa mise en place. Clemenceau, clairvoyant bien qu’heureux de se voir fêté en « Père la Victoire », ne dit pas autre chose : « Nous avons gagné la guerre, mais maintenant il va falloir gagner la paix, et ce sera peut-être plus difficile. »
Maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Paris 1, Jean-Michel Guieu le montre avec brio au fil d’une très solide étude que les éditions du Seuil consacrent à cette période de l’histoire contemporaine de la France, coincée entre les débuts de la Grande Guerre et les prémices de la crise économique mondiale, en 1929. La difficulté de construire la paix y apparaît clairement développée. Ce défi est relevé par l’auteur avec d’autant plus de mérite que cette période du premier tiers du XXe siècle a déjà été largement étudiée par les plus illustres de nos historiens français. Autre mission accomplie : celle de synthétiser, et de dépasser l’approche historiographique de la guerre qui, en période de commémoration du centenaire des combats, regorge pourtant de références en publications diverses. La démonstration de l’auteur reste de bout en bout très convaincante. L’historien de la paix a su fonder son propos et ses propres convictions sur une bibliographie précise, renouvelée et abondante, dont l’accès est facilité par une citation directe dans le texte.
A couple of years back I taught American History at the Université Bordeaux III (Michel Montaigne) as a visiting professor. Among other things I taught a lecture class on African American History in French (not an easy task for someone who is used to speaking and writing in English) and I realized that there was, at the time, no comprehensive French text on the subject matter at hand. As a consequence, I had to translate my own, co-authored book into a stumbling French. In 2013, this lacuna was closed by the publication of a book by Anne Méténier, constituting the very first wide-ranging approach to African American history. Today we look at another attempt to summarize the history of Black Americans, this time focusing not their resistance under the conditions of Chattel Slavery, but on their general struggle from the 19th to the 21st centuries. In a way, this book is the perfect successor to Anne Météniers work. It is comprehensive, well written, contains just enough details and focusses on the main actors and events of the period under consideration.
L’exposition « Kollektsia ! Art contemporain en URSS et en Russie. 1950-2000 » qui s’est tenue au Centre Pompidou a été le point de rencontre entre plusieurs histoires importantes : celle de l’art contemporain russe, de ses études et de son institutionnalisation ; celle du Centre Pompidou qui fête en 2017 ses 40 ans et revient sur son origine et son avenir, sur ses missions et ses engagements auprès des publics et des artistes ; enfin celle des politiques culturelles d’aujourd’hui marquées par les débats sur le rôle de l’État, des collectionneurs, des institutions publiques et privées dans le processus culturel.
L’exposition a présenté un don impressionnant de plus de 250 œuvres de l’art soviétique et russe des années 1950 jusqu’à nos jours qui intègrent la collection du Musée national d’art moderne (MNAM). Ces œuvres ont pu être réunies grâce au soutien de la Fondation Vladimir Potanine qui les a achetées aux artistes, héritiers ou autres propriétaires, pour ensuite les donner au Centre Pompidou, démarche très vite suivie par certains collectionneurs russes qui ont décidé de se séparer de quelques-unes de leurs œuvres au profit de l’institution française. Inaugurée le 14 septembre 2016, cette exposition a ouvert le deuxième volet le 27 février 2017 : inspirés par cette initiative, les collectionneurs et les familles des artistes ont en effet proposé de nouveaux dons.
Je vous remercie cordialement de cette invitation à rendre compte de l’Histoire mondiale de la France. Certes, elle m’honore mais aussi elle m’intimide, car il s’agit d’un livre de 800 pages, divisé en 146 chapitres écrits par 122 auteurs, un livre qui survole 40 000 ans et qui évoque des personnages innombrables, de l’homme de Cro-Magnon à Dominique Strauss-Kahn. Comment cerner un ouvrage pareil ?
Je l’ai lu d’un bout à l’autre, mais cela était une erreur. Il aurait mieux valu picorer dans le texte, l’ouvrir au hasard, et se laisser surprendre par des récits inattendus. Par exemple, le chapitre « Chanel numéro 5 » – sujet qu’on ne s’attend pas à trouver dans une histoire mondiale — vous mène du laboratoire de Gabrielle Chanel dans les années 1920 à Marilyn Monroe, Andy Warhol, et la culture populaire américaine des années 1960. Ou le chapitre sur les « Demoiselles d’Avignon » de Picasso, dont l’histoire commence par « le Bordel d’Avignon » et finit sur les timbres postaux du Sénégal. Ce livre abonde en surprises, souvent drôles, toujours bien écrites, et il nous fait apprécier une histoire de la France grande ouverte et marquée par une vision inattendue de la mondialisation.
Le livre de Thibaut Rioufreyt présente un double intérêt : d’abord de nous rappeler d’un point de vue historique la manière dont la Troisième voie blairiste a été reçue par le socialisme français, le second de donner une interprétation de la manière dont a évolué cette réception, interprétation qui mérite discussion.
Très récemment, la cinéaste allemande Maria Schrader adaptait la structure des Très riches heures de l’humanité de Stefan Zweig pour son film Adieu l’Europe (Vor der Morgenröte, 2016). Celui-ci nous donnait l’occasion d’interroger la complexité de l’homme et les raisons de son suicide, éternelle source de perplexité pour les lecteurs de l’auteur.
Caroline Rainette a fait le choix de traduire, d’adapter, de mettre en scène et d’incarner l’un des deux rôles de Légende d’une vie, une pièce de théâtre de chambre de Stefan Zweig assez peu connue et rarement adaptée au théâtre. Le travail de Caroline Rainette nous fournit cette fois l’occasion d’interroger ce terme de « Kammerspiel », théâtre de chambre par la suite adaptée sur grand écran. Plus généralement Légende d’une vie nous offre l’opportunité de questionner l’engouement inconditionnel, et jamais contredit, pour l’écrivain autrichien. L’œuvre de Zweig est en effet tombée dans le domaine public soixante et onze années après sa mort en 1942, soit en 2013. Son « entrée dans le domaine » explique la nouvelle vague de traduction de l’écrivain, en France en tous cas, et le regain d’intérêt qu’atteste le nombre impressionnant d’adaptations de ses œuvres pour le cinéma et le théâtre, qui autorisent la presse française à affubler Stefan Zweig de la bien sacrilège et bien iconoclaste appellation de « Pepsi de la littérature autrichienne ».
L’ouvrage est la version publiée et enrichie de la thèse (« Parti et société en RDA et en Tchécoslovaquie. Une histoire comparée des partis communistes au pouvoir du début des années 1950 à la fin des années 1970 », Genève et Paris 8, 2011) de Michel Christian, post-doctorant à l’Université de Genève (Unité d’histoire contemporaine).
La chronologie choisie met en valeur l’ensemble de la période de règne des partis communistes est-allemand (SED) et tchécoslovaque (KSČ). Le plan de l’ouvrage suit globalement cette chronologie, de la fondation ou refondation de 1945 jusqu’à la fin des régimes communistes en 1989, en passant par la prise de pouvoir, l’établissement des régimes et du rôle dirigeant du parti, la maturité et les crises rencontrées par ces partis dans les années 1960, jusqu’à la stabilisation durable des années 1970 et 1980, pour en terminer par le tournant soudain de 1989.
Le nombre relativement faible de travaux universitaires portant sur Henri Wallon contraste avec l’immensité de son œuvre et la richesse de son parcours d’intellectuel engagé. La journée d’étude « Henri Wallon (1879-1962), un itinéraire intellectuel et social engagé » organisée par les Archives nationales et l’Association des amis et descendants de Henri Wallon, le 13 octobre 2016 à Pierrefitte-sur-Seine, avait pour ambition de présenter les fonds d’archives le concernant et d’ouvrir de nouvelles pistes de recherche à son sujet.